Voilà l'été ! Hélas l'été !
C’est affreux ! Si la fuite du temps qui passe inexorablement n’est pas toujours facile à vivre, la période dans laquelle nous entrons est bien pire : nous voilà déjà au mois de juin ! Je ne pourrais décidément jamais comprendre mes contemporains qui attendent toujours avec impatience le sixième mois de l’année. Certes, je peux comprendre que les avantages météorologiques puissent procurer du bien-être : pouvoir porter des tenues légères et décontractées, discuter et rire à la terrasse d’un café avec ses amis jusqu’à la nuit tombée, faire de chaque sortie l’occasion d’un bain de soleil ré-générateur, ou encore partager des barbecues avec les gens qu’on aime. Mais non, les mois de juin et de juillet ne sont pour moi que souffrance. Pourquoi ? Laissez-moi vous l’expliquer.
Entre début avril et mi-juin, les championnats de sports collectifs se terminent tous. Une fois trophées et médailles décernées, tout ce petit beau monde part pour des vacances bien méritées. Crosses, ballons, filets, maillots, balais et sifflets sont rangés pendant de longues semaines. Et nous, pauvres admirateurs zélés du spectacle sportif, nous traînons notre peine autour de ces terrains silencieux et abandonnés, à l’affût du moindre son pouvant annoncer la reprise des activités. Un rageant paradoxe me ronge alors : celui d’une offre de sport famélique au moment même où je dispose du plus de temps libre.
Bien sûr, vous pourrez me rétorquer que l’été, c’est aussi les grandes compétitions internationales : la Coupe du Monde ou l’Euro de football, les Jeux Olympiques, le Tour de France, Wimbledon, les Grands Prix de Formule 1. Et vous vous me rappellerez alors que tout cela est accessible via la TV avec ou sans abonnement. Mais, en matière de sport, je ne suis jamais aussi heureux que dans un stade. Tous mes sens sont en éveil ! Mon regard est libre d’aller où il veut sans être bridé par un réalisateur même pas asiatique. J’apprécie le concerto des semelles qui crissent sur les parquets des terrains de basket. Je frissonne dans les patinoires où les hockeyeurs se cherchent des crosses. Je hume l’odeur prégnante de la résine de pin dont les handballeurs s’enduisent les mains pour de sombres questions d’adhérence. Enfin, je déguste le sandwich américain merguez sauce cocktail sans lequel il n’y a pas de bonheur footballistique possible dans les Hauts de France.
Heureusement, certains étés m’offrent parfois d’heureux petits cadeaux ça et là : mais, cela reste irrégulier et mon bonheur de spectateur professionnel est soumis au bon vouloir des organisateurs de compétitions internationales.
Aux États-Unis, base-ball et basket au féminin occupent le devant de la scène estivale. Quant aux Britanniques, is peuvent profiter d’un bon coup de soleil en assistant aux rencontres de cricket et de rugby à 13. En France, il y a un manque. Les amoureux de la batte me rétorqueront que les championnats de base-ball et de cricket se déroule en été. Mais ces derniers n’ont pas encore le bon goût de compter parmi leurs participants une équipe lilloise au plus haut niveau. Mais j’espère que ça viendra. Peut-être que mon salut estival viendra d’un Championnat de France des régions de rugby à 13 qui est actuellement en projet avec une première édition attendue en 2020.
En attendant, je vais trépigner d’impatience en attendant la fin de la trêve estivale. Vivement que reprennent ces compétitions et ces rencontres qui transforment mon quotidien en Jeux Olympiques quasi-perpétuels.
Crédit photo : Penn State - Beaver stadium empty - Creative Commons Attribution-NonCommercial 2.0 Generic (CC BY-NC 2.0)